édition du 13 novembre 1839 "on nous écrit d'Estissac:
Les habitants d'Estissac ressentent seuls, il faut le dire, les heureux effets des mesures prises par monsieur le préfet sur la mendicité, ces avantages sont d'autant plus sensibles que dans la plupart des villages, il n'y a pas de malheureux réellement, parce que tout le monde aime le travail, et que l'ouvrage ne manque presque jamais. Cependant, de tempsà autres, on rencontre des mendiants effrontés qui, se faisant passer pour des ouvriers malheureux, vont demandant de l'ouvrage qu'ils seraient peut-être fâchés d'obtenir. Deux de ces derniers sont arrivés jeudi dernier à Estissac. L'un d'eux, jeune, grand, vigoureux, ayant plutôt l'air d'un brigand que d'un ouvrier, demandait impérieusement l'aumône , et intimidait même par ses menaces les personnes qui lui refusaient ou qui ne leur donnaient pas assez. Il poussait même l'insolence jusqu'à donner aux enfants qu'il trouvait dans les rues, en présence des personnes qui venaient de l'assister, les légères pièces de monnaie qu'il avait reçues. Monsieur le maire, instruit de ce qui se passait, rejoint l'individu, lui demande ses papiers, et le somme de descendre avec lui à la mairie. Le prétendu mendiant les exhibe sur le champ, mais il ne l'a pas plutôt fait qu'il s'en repend, et prenant d'une main le maire au collet, il veut de l'autre ressaisir son passeport: alors l'officier d'état public, de son côté, tient ferme et appelle à son secours. Plusieurs personnes accourent et saisissent le mendiant. Pendant ce temps, deux gendarmes, qu'on avait envoyé chercher, arrivent et mènent mon tapageur en prison, ainsi que son timide compagnon, qui n'avait pas pris part à la lutte.
Cette commune a été dernièrement le théâtre d'une chasse d'un genre tout nouveau: plusieurs sangliers sortis des bois voisins vinrent faire une excursion dans les vignes, et là, trompant la vigilance des gardes, ils mangèrent tant de raisins, qu'ils s'énivrèrent et allèrent se réfugier sur le cimetière, où les habitants, malgré la sainteté du lieu, vinrent armés de fusils, de fourches, et de bâtons, fondre sur les animaux que leur état d'ivresse rendait inoffensifs, et les tuèrent presque tous. Ainsi j'engage MM. les chasseurs, quand ils iront à la poursuite de sangliers, de porter avec eux, une certaine quantité de raisins ou plutôt quelques bouteilles de Champagne.
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