John Malcolm Thorpe Fleming CHURCHILL

dit Jack Churchill, dit " mad Jack" pour ses intimes

commando de sa majesté

John Malcom Thorpe naît, le 16 septembre 1906 à Colombo-Ceylan(*) sous tutelle britannique depuis 1841,

où son père , Alex, travaille comme ingénieur.

(*) aujourd'hui Skri Lanka

Après une affection à Hong Kong, sous tutelle britannique depuis 1842,

la famille rentre en Grande Bretagne.

John Malcom est placé à 8 ans dans la prestigieuse école privée

« la Lynam’s prepatory school », renommée « la dragon school » par les élèves, en souvenirs de l’un de leurs  professeurs, sir George, sans doute particulièrement sévère, par allusion au saint Georges terrassant le dragon ( l’élève).Il intègre ensuite le « king’s William’s College » « servir pour guider » , dans l’ile du Man, et termine son parcours à la dure académie royale militaire de Sandhurst,  qui  forme les officiers de l’armée des Indes, dont il  sort lieutenant en 1926 avec une affection en Birmanie dans le régiment d’infanterie«  Manchester »

Malgré une enfance vécue dans la rigueur toute militaire de ces écoles, Jack se révèle un enfant sensible & romantique, beaucoup plus qu’il n’y paraît ; lecteur avide ; féru d’histoire, il se délecte des récits chevaleresques, mais aussi de la poésie, & de la botanique.

Amoureux de la nature, il adore les animaux

Bref, vous l’avez compris, un vrai dur au cœur tendre.

Pendant 10 ans, le lieutenant enchaîne les misions dans la jungle, sous un climat éprouvant, puis patrouille sur le fleuve Irradwaddy, à la recherche des fauteurs de trouble, risquant sa peau  à chaque instant. Entre deux missions, il fait une virée sur l’Inde, parcourant 2500km en moto, son moyen de transport préféré.

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En 1936, il est rapatrié à Manchester, à la caserne de son régiment, où il crève d’ennui. Le lion en cage décide alors de quitter l’armée, pour découvrir l’Afrique, cap sur le Kenya où il travaille brièvement comme rédacteur dans un journal anglais. Retour en Europe, qu’il écume en compagnie de son ami Rex, ex officier, affecté au même régiment,

et de la même trempe  que lui.

En 1938, nous le retrouvons comme figurant, par amusement, dans plusieurs films, et comme participant de concerts de cornemuses,

En 1939 : habile à l’arc, il fait partie de la sélection représentant la Grande Bretagne au championnat du monde d'Oslo

En 1940 il reprend du service, dès l'occupation de la Pologne par les troupes allemandes; ses talents d’archer sème la mort silencieuse  dans les rangs ennemis lors de sa première affectation sur  la ligne Maginot,

puis dans la participation de son unité à la couverture  de l'armée anglaise en retraite sur Dunkerque.

Lors d’une tentative vaine de désembourbage d’un char, il court sauver, sous le feu de l’ennemi, l’officier blessé incapable de sortir du blindé et reçoit une balle dans l’épaule, ce qui lui vaut la Military cross...   ...et le respect de ses pairs.

Les soirs de détente, il bichonne « son instrument à corde », quand il ne joue pas de la cornemuse, parfois au milieu de la nuit, concerts nocturnes peu appréciés de ses camarades, on s'en doute

De retour en Angleterre, Jack Churchill  se porte volontaire pour s’engager dans les commandos nouvellement crées par un spécialiste

de la guerre de diversion :le brigadier Dudley Clarke.

Dans les conditions les plus dures, les recrues marchent contre les vents & sous les pluies d’Ecosse, rampent dans la boue,

nagent dans les eaux glaciales des lochs.

Jack Churchill  est comme un poisson dans l’eau,

et obtient son brevet de baroudeur.....

....mais capitule sous le charme d’une belle écossaise :

Rosamund, qu’il épouse le 8 mars 1941 ;

leur amour durera 55 ans, jusqu’à leur dernier souffle….

....sa lune de miel: 8 jours…

la guerre ne souffre pas d’attendre plus longtemps

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le 27 décembre 1941, le capitaine Churchill , commandant en second du commando n^o 3, participe à la très risquée opération Archery, la bien nommée: un raid sur la garnison allemande à Vaagsoy, en Norvège ;

le pied à peine posé sur le sol, Jack s'avance en jouant de sa cornemuse à plein poumons," car il considère qu’attaquer en musique démoralise l’ennemi & galvanise ses troupes .".

& ça fonctionne !

Les allemands sont un instant sidérés devant ce fou furieux, courant l’épée à la main, à la tête d’une compagnie hurlant comme des sauvages, les positions sont  submergées les unes après les autres. Le bilan espéré est atteint en quelques heures: garnison annihilée, l’artillerie, les structures, les dépôts de carburant & de munitions sont dynamités, les 10 navires arrimés dans le port, coulés.   Il est récompensé de la « Military cross » avec barrettes ( Dunkerque & Norvège)

En 1942, il prend le temps de faire un enfant,

Malcolm John Leslie naît 11 novembre

En juillet 1943, le commandant Churchill, à la tête de deux commandos, débarque à Catane en Sicile, en arborant, fidèle à son image d’excentrique: épée à la ceinture, arc et des flèches autour du cou

et cornemuse sous le bras.

Missionné de prendre un poste d'observation allemand à côté de la ville de La Molina contrôlant un passage jusqu'à la plage de Salerne,

il conduit l'attaque nocturne des commandos  n^o 2 et 41 déchaînés,

faisant 143 prisonniers.

Emporté par son élan et suivi du seul commando Ruffel, il fonce sur le village de Pigoletti.

La broadsword réduit les 3 sentinelles définitivement  au silence;

Un caporal allemand, le pistolet de Ruffel dans le dos, les guide de maisons en maisons, cueillant un à un les 42 soldats du poste. Pour ramener les prisonniers, il reprend sa vieille habitude de leur faire porter les armes saisies,munitions à part bien sûr,tout en poussant les charrettes de blessés «  ce qui les alourdit considérablement, empêchant toute tentative d’évasion » dira t-il plus tard Car, à chaque fois qu'il le peut, il préfère faire des prisonniers, plutôt que d'occire.   Il reçoit la «  Distinguished Service Order » pour avoir mené à bien cette action.

En  mai 1944, « fighting Jack », Jack le guerrier, autre surnom, est choisi pour la mission Mac Lean, en Yougoslavie, sa feuille de route:

 espionnage , sabotages, reconnaissances, collaboration avec les partisans de Tito dans la lutte contre l’occupant.

Débarqué sur l’île de Vis, il remplit son contrat en sécurisant les lieux, interceptant les navires de ravitaillement ennemis, semant la terreur dans les garnisons des îles voisines, avec ses commandos, tous  plus intrépides les uns que les autres, multipliant les actes de bravoure.

Il mène un raid sur les positions allemandes de l’île de Brac, dans l’Adriatique, à la tête des 80 commandos des sections 40 & 43 de la Royal Navy,( l’élite de l’armée), qui doit être soutenu par une « armée hétéroclite » de 1 500 partisans…qui préfère diffèrer l’attaque au lendemain à la vue des positions ennemies surélevées et du terrain truffé de mines, laissant les britanniques bien seuls.

Qu’importe ! stimulés par la cornemuse de Jack Churchill, les hommes partent à l'assaut, recevant autant de projectiles amis & qu'ennemis.

Jack Churchill décide alors un repli stratégique pour la nuit.

A l’aube, cornemuse embouchée, le commandant repart à l’assaut du mont Vidova Goa.

Le combat est meurtrier, seuls Jack Churchill et six commandos réussissent à atteindre l'objectif.

A court de munitions, il reprend sa cornemuse pour le concert final.

Un éclat de  grenade met fin à sa prestation, c'est le trou noir.

Capturé, le croyant en famille avec Winston Churchill,

la gestapo donne l’ordre au capitaine Hans Thuener

de lui remettre les survivants.

Ce soldat empreint de noblesse, éprouvant du respect pour les adversaires, certain du sort funeste qui attend les britanniques, prend une surprenante & courageuse décision, il expédie en urgence par avion,

les prisonniers sur Berlin, via Sarajevo, en prétextant n’avoir jamais reçu l’ordre de ces bouchers.

La confusion levée au bout de quelques semaines il est expédié au camp de concentration d'Oranienburg-Sachsenhausen, un camp modèle, pour son architecture démontrant la suprématie de l'idéologie nazie,

et comme centre de formation des futurs chefs de camp.

En septembre 1944, Jack, accompagné d'un officier de la « Royal Air Force » s’échappe du camp de la mort, à travers les égouts, ils sont capturés à quelques kilomètres de leur objectif :la mer Baltique.

Fin avril 1945, Jack Churchill et environ 140 compagnons de camp de concentration sont transférés dans la forteresse de Villabassa au Tyrol, et confiés à la garde des waffen-SS ayant pour consigne de les abattre à l'approche des armées alliées.

Les prisonniers réussissent à contacter l'officier commandant de la Wehrmacht du secteur : le capitaine Wichard von Alvensleben ,

qui, en désobéissant alors à l'ordre donné,

place les prisonniers sous sa protection.

En infériorité numérique, les SS préfèrent décamper.

Libéré, l'infatigable Jack marche à la recherche des unités britanniques parcourant alors près de 200 km jusqu’en Italie dans la région du Pô…

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La guerre en Europe se termine…mais se poursuit dans le Pacifique.. toujours prêt à en découdre, Jack demande son affectation en Birmanie, où se déroule les plus importantes batailles contre le Japon.

Il arrive..trop tard, les bombes d'Hiroshima & de Nagasaki

ont mis un terme aux hostilités.

En 1946, la Twenty Century Fox en produisant « Ivanohë » avec pour vedette Robert Taylor, (qu’il a déjà croisé sur les plateaux, & avec qui il partage sa passion de l’aviron ) engage Jack Churchill comme figurant: l’archer, tirant depuis les murs du château de Warwick, c’est lui..

et prends le temps de faire un second enfant :

Ronald Alistaire Gladstone naît le 1 juillet  1947

Parachutiste qualifié, il est transféré brièvement,au Seaforth Highlanders ce qui ne pouvait que lui plaire,

Puis affecté en Palestine, sous mandat britannique, au Highland Light Infantery, comme commandant en second du 1^er Bataillon, il intervient notamment, avec l’aide de 12 soldats,

pour sauver d'un massacre en cours, perpétré par des centaines d’arabes, le plus possible de membres d'un convoi médical de l'hôpital d'Hadassah: il réussit à  mettre  en sûreté  à Jérusalem

quelques 700 médecins, étudiants et patients juifs.

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En 1956, nous le retrouvons instructeur à l'école militaire aéroterrestre en Australie...

pays où il découvre les vagues gigantesques de l'Océan Pacifique.....

et   le surf,

et comme il ne fait rien à moitié, il devient un champion dans ce sport extrême, concevant même ses propres planches.

1959 le lieutenant-colonel, soldat exemplaire, adulé de ses hommes,

part à la retraite pour une vie paisible avec son épouse

dans le comté Surrey, au sud de l’Angleterre.

Il s’adonne au modélisme....

et entretient soigneusement sa réputation d’excentricité. 

Narrant volontiers ses exploits autour d’un bon verre de vin,

il enfourche de temps à autre sa moto

et participe à des courses de vitesse.

Le 8 mars 1996, pourtant toujours vigoureux, il quitte paisiblement la fureur de ce monde, pour entrer dans la légende.

Le Royal Explorers Club n’hésite pas à le consacrer comme

« un des plus grands aventuriers du monde ».

A travers ce Rambo d’hier, équipé d’armes d’un autre temps, mais pourvu d’un capital chance inouï, ayons une pensée pour ses valeureux compagnons, dotés d'un  moral d’acier, imperméables aux conditions météorologiques, maîtres de soi, connaissant parfaitement les risques du métier, un peu fêlés, il est vrai pour nous autres, et qui n’ont pas eu le temps d’écrire leur histoire, fauchés par une balle,

une grenade, une mine.

sources & photos: le net