PARTIE 1
Le 20 août 1866, sous le Second Empire, Victor Duruy,
ministre de l'Instruction publique, instaure le certificat d'études primaires pour les enfants de 11 à 13 ans.
Depuis la fin du XIXème siècle, jusque dans les années 50, être titulaire du certificat d'étude, le "certif", comme on disait, était la garantie de savoir lire, écrire, compter. et acquérir quelques connaissances de géographie et d'histoire où la France et son Empire étaient particulièrement valorisés: Vercingétorix, Clovis, François Ier, Louis XIV, Napoléon furent les principaux héros.
Après la perte de l'Alsace et de la Lorraine en 1870, l'enseignement est basé sur le nationalisme, ce patriotisme aveuglé par un drapeau.
Sont créés des bataillons scolaires, où les enfants
apprennent le maniement d’armes factices.
Jusqu’à la fin des années 50, dans le village, l’instituteur, plus souvent que l’institutrice(*), fait partie des trois piliers, avec le maire et le curé. Le maire, pas toujours à l’aise dans les «papiers», sollicitait ses services comme secrétaire de mairie. Le curé, quand il le pouvait, créait son école libre (indépendante en principe de l’Etat ou de la commune) pour concurrencer les « rouges » de la laïque.
Diplôme de grande valeur, le certificat d'études permettait aux jeunes de postuler à un emploi dans la fonction publique,.
( Le graal: obtenir le 1er prix cantonal.)
En 1936, sous le Front Populaire, le ministre Jean Zay
établit l'enseignement obligatoire jusqu'à 14 ans,
et ce, même si l’on avait déjà obtenu le certificat.
Celui-ci était consciencieusement préparé par ceux qu'on a longtemps appelés les "hussards noirs de la République", c'est-à- dire, les instituteurs et institutrices ( le plus souvent, les écoles n'étaient pas mixtes ), qui après la journée de classe, pendant une heure environ, au 3ème trimestre, préparaient les élèves à l’examen:
dictées (5 fautes étaient éliminatoires!), grammaire, rédaction, histoire, sciences naturelles.Dans certaines régions, ils regroupaient les élèves d'un ou plusieurs villages pour un examen blanc
Avec "le certif", l’élève pouvait poursuivre dans l'enseignement long ,
ou après 1936, entrer à la SNCF, aux PTT, et gravir la hiérarchie.
Sans "le certif", que devenait-on ?
Le plus souvent, on «allait à la ville ».
Pour les garçons, ils devenaient ouvriers ou travaillaient chez un artisan où ils pouvaient acquérir une qualification.
Quant aux filles, elles devenaient « bonnes », c’est-à-dire bonnes à tout faire (cuisine, ménage, s’occuper des enfants) dans des familles aisées, mais pas toujours généreuses.
Pour ceux qui restaient à la campagne, ils devenaient paysans et paysannes, avec une vie rythmée par le travail des champs.
Avec en plus pour les filles,assurer la cuisine et le ménage, la lessive du lundi et en sus, comme femme ,ses nombreuses maternités …
sans congés.
Progressivement les candidats tombent à quelques milliers, puis à quelques centaines, enfin à quelques dizaines, parmi lesquels, on trouvait quelques adultes qui pouvaient, ainsi, entrer dans la fonction publique.Il faut dire qu'en 1975 la loi Haby, ministre de l'Education de Giscard d'Estaing, a créé le collège unique ouvert tous les enfants.
Adieu certif
Dans une France longtemps majoritairement rurale, les vacances étaient organisées en fonction de la vie à la campagne
(aujourd'hui, elles dépendent de l'industrie du tourisme).
Les grandes vacances s'échelonnaient du 14 juillet au 1er octobre,
ce qui permettait d'utiliser les enfants pour la moisson, le battage,
les vendanges, l'arrachage des pommes de terre; etc.
On ne se souciait pas de l’inspection du travail !
Quant aux autres vacances, elles étaient beaucoup plus courtes :
une semaine à Pâques, une dizaine de jours à Noël,
3 ou 4 jours à la Toussaint.et en février,
les journées du 1er mai, de l’Ascension, du 11 novembre,
le week-end de Pentecôte.
La notion de « ponts » n’existait pas.
En général, chaque école avait sa cantine, filles et garçons séparés (sauf dans les trop petites écoles). Dans certaines, il était établi un tour de service pour aider la cantinière à faire la vaisselle
(on ne se souciait pas des normes sanitaires !).
En automne et au printemps, après le déjeuner et avant les cours de l’après-midi, les élèves volontaires, pouvaient travailler au jardin de l’école pour bécher, sarcler, semer,et récolter.
En hiver, était établi un tour de service où un à deux élèves devaient arriver plus tôt le matin, pour allumer le feu dans le poêle de la classe.
C’était un autre temps,
que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaître.
Jean-Claude Steib.
(*) dans ce siècle macho, la femme n'était pas la bienvenue dans le monde du travail
PARTIE 2
L'éducation des temps modernes
les fossoyeurs de l'Education Nationale
René Haby ministre de l'Education Nationale sous... |
...Valéry Giscard d'Estaing président de la République 1974-1981 |
René Haby,un ancien de la direction générale de l'enseignement scolaire décide, via une pseudo-commission, que le français étudié en classe sera dorénavant celui qui se parle, et non celui qui s’écrit.
Le français est une langue difficile!
qu'importe, supprimons les difficultés: les règles complexes,
les niveaux de langue, et vous aurez le baragouin actuel,
( cerise sur le gâteau, les anglicismes d'aujourd'hui)
.
Le 11 juillet 1975,les mauvais coups législatifs se portent toujours pendant l’été, le « collège unique » est décrété.
Au grand dam des syndicats
Pour mémoire:
à la fin de l'école primaire, les élèves étaient dirigés vers:
- les C.P.P.N. classes pré-professionnelles de niveau- pour les élèves en grande difficulté,
-les C.P.A.-classes préparatoires d'apprentissage- qui orientaient précocement vers les métiers manuels,
-les collèges à filière courte et sans latin,
-les lycées
avec des passerelles offrant la possibilité de passer
d'une catégorie à l' autre .
La toute-puissante Fédération de l’Éducation Nationale,"le mammouth" droite dans ses bottes, sait bien, pourtant, qu’un brassage général descendra impitoyablement le niveau, puisque les professeurs seront forcés d'aligner le niveau de la classe sur les plus faibles.
Au mois d’avril suivant, Giscard décrète le regroupement familial :
les immigrés qui travaillaient en France depuis les années 1960 ont le droit de faire entrer leurs familles restées dans leur pays d'origine.
Fin de la discrimination orthographique et des liens syntaxiques:
Cette combinaison soudaine de ces deux phénomènes,en mêlant des élèves de niveaux fort hétérogènes, accouche d'un bilan catastrophique
Giscard,l'énarque, l'académicien !, incarne le libéralisme appuyé sur les libertaires qui voulaient « une société sans école »
.Bingo!
Ce qui reste de l’école n’est plus qu’une garderie nationale;
seuls les élèves pouvant sortir de l'école publique s’en tirent.
Désormais, grâce au collège unique & au regroupement familial,
quand vous êtes nés défavorisés, vous le restez.
L'enseignement à 2 étages,une nouvelle définition de l'égalité des chances?.
Que dit le ministre de l’éducation nationale Gabriel Attal ,
de passage éclair au ministère
A la suite de la publication du classement P.I.S.A.,
"Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves"
Le ministre prône "l'exigence à tous les niveaux avec:
- de nouveaux programmes dans le primaire.
Ils s’appliqueront de la maternelle au CE2
dès septembre 2024.
aux "CM1 et de CM2", en septembre 2025 »
- la mise en place progressive de la méthode dite "de Singapour". L’apprentissage de certaines notions aura lieu dès la classe de CE1, comme les fractions et les nombres décimaux .
- la labellisation des manuels scolaires.
L’Education Nationale orientera désormais le choix des manuels scolaires à fournir aux élèves de primaire grâce à un système de label accordé à ceux dont « l’efficacité des contenus a été prouvée par la science et par la pratique ».
L’Etat financera désormais des manuels scolaires de lecture et de mathématiques pour les élèves de CP et de CE1.
- le collège
Création de groupes de niveaux en mathématiques & en français
dès semptembre 2024 pour les 6émes & 5émes
en septembre 2025 pour lesd 4émes & 3émes
L’organisation actuelle des classes « condamne certains à stagner et empêche d’autres de s’envoler »:
retour à la répartition des classes en trois groupes selon les niveaux.
"Sur le quinquennat, c’est potentiellement plusieurs milliers de postes qui seront créer au collège », en revalorisant l’attractivité du métier d’enseignant et à sa rémunération.
- l'évaluations avec de vraies notes !
Fini l'absence de zéros, et des 21/20 ?
- le redoublement.
« rendre à l’équipe pédagogique, et non plus aux familles,
le dernier mot s’agissant du redoublement de l’élève ».
Les enseignants pourront par ailleurs désormais « recommander, voire prescrire » à leurs élèves des stages de réussite durant les vacances scolaires conditionnant leur passage dans la classe supérieure
.
- l 'accès au lycée conditionné à l’obtention du brevet,
- (qui sera réformé )-
Cette nouveauté entrera en vigueur à partir de septembre 2024,
Les élèves qui ne seront pas reçus à l’examen rejoindront une classe « prépa lycée », « pour consolider leur niveau, rattraper leur retard
pour être mieux armés pour la suite ».
- au Lycée
A compter de septembre 2025, nouvelle épreuves de mathémathiques & de culture scientifique pour la 1ére partie du baccalauréat
- des mentions pour les C.A.P.
Cette nouveauté prendra effet dès la rentrée 2024,
- l'intelligence artificielle.
( mise en place d’un outil d’intelligence de remédiation ou d’approfondissement en français et en mathématiques.)
Quelque 100 000 élèves en classe de seconde utiliseront
l’outil à partir du mois de février 2024
Avec généralisation à la rentrée de septembre 2025
- retour vers la tenue vestientaire uniforme ?
Retour aux valeurs originelles de l'enseignement ?
Oui, mais voilà, 39 ministres depuis 1958, soit un poste assuré en moyenne 724 jours, et pour certains un passage éclair.
à méditer
sources le net
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